Mes souvenirs …..Jean Bordes « Le Pec »

Il habitait chez Henri de Matiloun et sa femme Marinette, dans la première maison à l’entrée du village.

Henri et Marinette avaient perdu leur bébé, un garçon (en 1949 ? environ) Décédé d’une maladie (j’ignore laquelle, le médecin de Castillon n’avait pas pu arriver à temps ?….) Cela a été terrible pour eux ; ils n’ont pas eu d’autre enfant.

On leur a confié Jean Bordes. Je n’ai pas connu son nom, tout le monde disait «  le pec de Matiloun ».

Mes souvenirs les plus précis datent de la fin des années cinquante, j’avais autour d’une douzaine d’années.

Henri et Marinette avaient de l’affection pour lui. Il n’aurait pas pu avoir de meilleur sort que d’être recueilli par eux.

Il occupait ses journées en toute liberté. Je le voyais souvent au Pujo.

Je n’ai jamais osé lui parler, il était solitaire, dans son monde. Il ne s’occupait pas du tout des gens. Il était bien accepté par les villageois. Je ne sais pas s’il parlait, je crois plutôt qu’il marmonnait.

Pour moi son aspect et son comportement détonaient. Il avait une silhouette d’adolescent et en même temps un visage d’adulte marqué. Il était maigre et portait des vêtements de travail bleus, étriqués.

Sa façon de marcher aussi me frappait. Il marchait vite avec des mouvements brusques.

Il avait deux passions, la mécanique et les voitures.

J’étais fascinée par les maquettes très complexes qu’il réalisait. Il les posait sur le muret près de la route. Je le voyais souvent assis près de ses maquettes et les manipuler .J’aurais aimé les voir de près.

J’aimerais savoir pourquoi elles ne sont plus à Galey. Pour moi elles font partie du patrimoine du village.

Sa deuxième passion les voitures et les camions. Justement une vieille camionnette inutilisée stationnait près du Pujo. Je l’y voyais parfois, jubilant, tournant le volant dans tous les sens.

Geneviève