Un autre regard ….
Merci à Geneviève de m’avoir permis de rencontrer Jean de Ritoù, cet orphelin de la normalité.
Cet étranger familier m’évoque plein de souvenirs de rencontres attachantes.
Structuré par la perte et l’empathie il a pu renouer des liens singuliers. Droit dans ses bottes empaillées, il s’est tenu debout parcourant dans sa tête de surprenants voyages. L’hallucination esthétique n’a pas de lien à l’objet mais au sens.
La rencontre d’enfants autistes m’a permis de découvrir de fascinantes perceptions d’objets ordinaires qui ne sont ordinaires que par le prisme étroit d’un regard objectal. Heureux bouffon qui incarne la conscience , ironique témoin des discordances cachées – Souvent condamné à mort, bouc émissaire par une société cherchant à immoler la partie gênante d’elle-même-
Jean de Ritoù a eu la chance de vivre dans ses montagnes du Couserans « au pré » de Marie et Henri à Galey dans l’authenticité d’un décor, dans l’authenticité du lien.
Mal fagoté, il a construit les fagots de sa vie, fasciné par le tourniquet, les ailes du moulin, les roues.
Jean devait savoir de l’Humain fait de fils qui lient les morceaux qu’une personne est en fait l’entrecroisement d’une quantité d’appartenances.
Galey a constitué une « constellation » .Même s’il avait l’air isolé, il y a des gens qui ont compté pour lui. Ainsi il a pu par ses amoncellements, ses constructions et reconstructions vivre de jeux.
Belle histoire, merci à Jean pour cet autre regard.
Michel Ressiguier
« Jean , je ne l’ai jamais vu mais je l’ai dans la tête !
Il y a plusieurs formes de langage, il n’y a que les « normopathes » pour croire qu’il n’y a que la parole ! » M.R